Tu as l’Éternité devant toi !

Et l’Éternel est ton chemin.

Qu’est-ce que l’éternité ? Peut-on vraiment parler d’éternité, puisqu’il est pratiquement impossible de la définir. Puisque l’éternité n’est pas de ce monde, comment pourrait-on la concevoir, on ne peut comprendre que ce qui est fini, visible ou déterminé. Or l’éternité n’est rien de tout cela. C’est une abstraction. On ne peut enfermer une abstraction dans un concept. On ne peut qu’imaginer. Peut-on imaginer l’inimaginable ?

Pour les uns, une attente peut s’apparenter à une éternité. Mais si l’attente est éternelle, quelle serait sa fin ? L’éternité n’en a aucune. C’est cela qui la rend indéfinissable. Pour d’autres, l’éternité est un basculement dans un autre monde, un saut dans l’inconnu, un rêve d’immensité. Personne n’en est revenu, puisque cette éternité vit au-delà du monde connu, celui des vivants, du présent. Je crains que cet absolu désir d’éternité ne soit qu’une vue de l’esprit. Et si l’éternité n’existait pas, si elle n’était qu’un leurre, ou tout au moins le royaume de Dieu.

Dans l’éternité, j’entends le mot éther. Et l’éther me ramène à l’indicible, au vibratoire, à la révélation. L’éther est ce cinquième élément, l’intangible complétant la terre, l’eau, l’air et le feu. Il n’est pas l’air tout aussi impalpable, il est au-delà encore, comme l’éternité. Les esprits chagrins n’en tireront que l’idée de cette substance médicinale, des esprits limités sans doute, des matérialistes qui ne voient dans chaque chose que l’inerte.

Rien n’est inerte pourtant, tout est vibration, animation, fusion, scission, état changeant. Oui, tout est vibration, le son, la lumière, les couleurs. Nous sommes encerclés par ces vibrations, nous en sommes même composés. Rien n’est figé dans la nature pour qui sait observer. Sait-on encore regarder ? N’a-t-on pas oublié d’être fasciné par les choses les plus simples, les plus anodines ? Sait-on encore apprécier l’essentiel comme le vol d’un oiseau, la beauté d’une plante, le sourire d’un enfant ?

Nous vivons vite, trop vite, englués dans nos habitudes, évitant le contact avec cet autre qui nous ressemble. Nous nous noyons dans les outils, les machines, les réseaux sans prendre le temps de considérer ce qui nous entoure. Nous parlons d’environnement, en oubliant la Nature. Nous envisageons la communication, sans réellement écouter l’autre. Nous voulons à tout prix avoir raison, sans envisager l’incertitude. Nous nous prenons pour des dieux, alors que nous sommes une infinitésimale poussière dans l’Univers, et néanmoins porteur en nous de cette once de divinité que nous feignons ignorer. Et si elle était là notre éternité ?

Et n’oublions jamais nos aînés au seuil de cette Éternité.

Apprenons à les aimer de leur vivant.

Honorons leur mémoire quand ils ne seront plus.

Gardons-les éternellement dans notre souvenir et présents dans nos cœurs.

À Nelly, Dina et à tous les autres.

S. K. Durman

21/12/2024