Ou la fin d’un système
Phénomène inverse de l’explosion, l’implosion disloque un objet quand la pression exercée à l’extérieur celui-ci est supérieure à sa pression intérieure.
Imaginez que cette pression est votre main broyant une canette. L’écart entre ces deux forces devenant suffisamment important, la résistance mécanique est brisée.
L’implosion se produit brusquement au point de rupture, comprimant l’objet.
Initialement projetés vers l’intérieur, ses débris se dispersent ensuite par inertie ou par rebond vers l’extérieur.
Les téléviseurs équipés de tube cathodique pouvaient imploser. Aujourd’hui, les écrans plats ne risquent plus de se détruire de la sorte, leurs dégâts sont autrement dévastateurs. Comme sa consœur H, la bombe A fonctionne sur ce même principe, provoqué par la fission. En eaux très profondes, les sous-marins peuvent subir un tel accident.
Une chute de popularité abyssale peut elle être comparée à des grands fonds. Si tel était le cas, les hommes politiques étant tombés bien bas n’imploseraient-ils pas, au figuré s’entend ? Force est de constater que l’homme politique est bien plus indestructible qu’un sous-marin. Même rouillé, il sert encore. Seuls les scandales à répétition, l’acharnement médiatique, le lâchage des amis d’hier auront raison de son destin national, régional ou local. À moins de renaître de ses cendres tel un Phénix, il disparaitra totalement des radars, sans donner le moindre écho au sonar.
Le monde politique est impitoyable, au point même d’occire y compris les siens. L’histoire ne manque pas d’assassinats sordides, de suicides déguisés ou téléguidés, autant de « Cold Cases » dont on ne percera jamais le mystère.
Néanmoins, il est certain que si le politicien a la peau dure, le système part à vau-l’eau. Comme il semblerait que l’implosion peut épargner le premier, mais ne pas rater le second. Dans cette hypothèse, à moins de survivre au cataclysme annoncé, les acteurs du système, politiques inclus, ne devraient pas en réchapper par effet d’entraînement.
Beaucoup refusent d’admettre que notre système est moribond, bien que nous l’observions depuis des mois. La crise du Covid-19 n’est que la partie émergée d’un iceberg. Quoiqu’on en pense, le virus n’est pas aussi létal que le fait accroire le tapage médiatique. Sida, SRAS ou grippe aviaire avaient eu, en leur temps, la même répercussion, sans toutefois les mêmes effets.
Pourtant, le paludisme, le tabac, le cancer et la malnutrition tuent régulièrement des millions d’êtres humains dans le Monde sans que personne ne s’en émeuve. On appelle cela la Loi de la Proximité. Ce qui nous affecte personnellement n’est pas le drame à grande échelle qui peut bouleverser tôt ou tard notre quotidien ou pas, mais l’événement le plus proche par la distance (physique ou sentimentale). Notre inconscient est structuré ainsi.
Le système perdurera-t-il ? Devra-t-il se réformer ? Il est inéluctable qu’un changement doit se produire avant une grande catastrophe.
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