Quand nous sommes convenus de prendre un nouveau départ
Convenir est un verbe piégeant. Il peut se conjuguer avec « être » ou « avoir » selon sa signification.
Dans le sens de décider ou d’arrêter d’un commun accord, on écrira : « Nous sommes convenus de voyager en train jusqu’à Bordeaux. » L’erreur est de dire ou de rédiger : « Nous avons convenu de voyager en train jusqu’à Bordeaux. » Pourtant, la seconde phrase sonne mieux à l’oreille que la première. L’astuce est donc de remplacer « convenir » par « décider » pour préciser notre idée. Si « décider » colle au sens, alors « convenir » s’associe à l’auxiliaire « être ».
« Convenir » signifie également : « correspondre aux besoins, aux goûts, aux aptitudes de quelqu’un ». Il se construira, dans ce cas, avec l’auxiliaire « avoir ». On dira : « Jusque-là, ce poste de directeur administratif m’avait convenu. » Il suffira encore là de substituer le verbe convenir par correspondre pour utiliser le bon auxiliaire.
Le français est une langue subtile. Prenons l’exemple des homographes, des mots s’écrivant de manière identiques mais n’ayant pas le même sens :
- Sortant de l’abbaye où les poules du couvent couvent, je vis ces vis.
- Nous portions nos portions, lorsque mes fils ont cassé les fils.
- Je suis content qu’ils vous content cette histoire.
- Mon premier fils est de l’Est, il est fier et l’on peut s’y fier.
- Ils n’ont pas un caractère violent et ne violent pas leurs promesses, leurs femmes se parent de fleurs pour leur parent.
- Elles ne se négligent pas, je suis plus négligent.
- Elles excellent à composer un excellent repas avec des poissons qui affluent de l’affluent.
- Il convient qu’elles convient leurs amis, elles expédient une lettre pour les inviter, c’est un bon expédient.
- Il serait bien que nous éditions cette histoire pour en réaliser de belles éditions.
De quoi en dérouter plus d’un !
Si vous aimez les vers : Le ver allait vers le verre vert sous la pantoufle de vair.
Du côté des anagrammes de circonstance, Indolore est celui d’Endolori et Soigneur celui de Guérison.
Gardons à l’esprit que les jeux de mots nous permettent de rester en éveil. Dans une période confinée qui nous confine à la patience, la liberté totale n’est pas pour demain, n’en déplaise à ceux pensant faire la fête comme avant. Rien ne sera vraiment pareil.
En attendant, je vous adresse un sourire convenu.