Publié le 8 mars 2003 sur Arkantz.com (ancien site)
Au nom du Bien… de Dieu… du Droit (divin)… On s’apprête à mener une croisade contre le Mal…
Non, vous ne rêvez pas ! Nous ne sommes pas revenus au Moyen-âge… Nous sommes au 21ème siècle. Était-ce genre de siècle-là que nous prédisait André Malraux ?
« Ce siècle sera religieux ou ne sera pas«
Voici que la belle prophétie prend corps, mais dans un registre que personne n’aurait imaginé même dans ses délires les plus fous. Car celui qui parle de Bien, de Dieu, de croisade, n’est pas un de ces fanatiques religieux (du moins pas à notre connaissance), ni un prêtre d’une quelconque paroisse. Non ! Ce sont les propos d’un homme politique, du Président de la nation la plus puissante du Monde, M. Georges W. Bush.
Dans son nouvel habit de pourfendeur du Mal, le Président Georges W. Bush prépare sa nouvelle vision du Monde. Encore faut-il que cette vision corresponde à la réalité des enjeux régionaux et internationaux. Il veut instaurer la démocratie en Irak, écoute-il la voix des peuples qui s’élèvent partout contre sa politique, jusque dans son propre pays.
Ainsi, il semblerait, à en croire sa dernière conférence de presse, que l’Irak menace les États-Unis. Si l’on en croit les inspecteurs des Nations-Unies, les armes les plus dangereuses que possède l’Irak sont les missiles Al-Samoud 2 dont la portée est de 180 km. Alors, soit Saddam Hussein détient des armes plus dangereuses que les satellites américains auraient repérées alors qu’on les déplaçait pour les soustraire du contrôle des inspecteurs. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir avertis ces derniers de la localisation de telles armes. Ou bien, M. Georges W. Bush doit réviser sa géographie. À moins qu’il ne confonde l’Irak avec Cuba.
Quels sont donc les intérêts que menace l’Irak, si ce ne sont des intérêts économiques.
Ceux qui douteraient que l’enjeu de toute cette mascarade n’est pas le pétrole peuvent réviser leurs analyses. La vision du Monde selon Georges W. Bush est celle d’un Monde expurgé de l’Irak de Saddam Hussein, de la République islamique d’Iran et de l’Arabie des Saoudiens ; un monde réglé par la loi américaine. La région a connu ce Monde-là. L’Iran de Reza Chah n’était-il pas le fidèle allié de Washington ? Ce modèle de démocratie qu’était cet Iran-là avec sa redoutable police politique, la Savak, sa pauvreté endémique, ses oligarchies arrogantes a fait le creuset de la révolution islamique dont nous avons mesuré pendant vingt ans les dégâts.
Exacerbations des rancœurs, acculturation totale, retour aux valeurs traditionnelles les plus rétrogrades, ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres auxquels il faut ajouter le prétexte de la Djihad, la guerre sainte comme justification du terrorisme aveugle des années 80 et 90.
Dans cette mouvance islamiste obscurantiste, on peut associer les Ben Laden et autres Talibans, fidèles piliers de la politique américaine en Afghanistan jusqu’à ce qu’ils deviennent indésirables, officiellement à cause d’un 11 septembre. Mais la vérité est ailleurs. Ils ont payé leur trahison commerciale en se détournant des sociétés pétrolières américaines qui leur versaient leurs salaires pour faire jouer la concurrence argentine.
Billevesées ! objecteront certains. Ce sont moins des inepties que les numéros de cirque que M. Colin Powell se croit obligé de faire aux Nations-Unies avec ses fioles contenant de la poudre de Perlimpin, ou ses dessins tirés de mauvaises bandes-dessinées.
Pour continuer dans le délire absolu, n’apprend-on pas (est-ce la triste vérité ou une invention de journalistes) que M. Georges W. Bush aurait prétendu avoir eu des visions lui inspirant d’agir contre l’Irak. De quelles visions s’agirait-il ? De Jésus ! De Dieu ! Et pourquoi pas de l’Archange Saint-Michel, tant qu’on y est. Ne se prendrait-il pas pour Jeanne d’Arc ?
Si cela est vrai (j’y mets un conditionnel prudent), il y a de quoi s’inquiéter !
Bien littérairement vôtre,
Le 8 mars 2003
Arkantz