Vivre à Beyrouth ou craindre le Covid
Hier, le 4 août 2020, une explosion d’une ampleur inattendue a dévasté le port de Beyrouth, causant d’importants dégâts sur 20 kilomètres à la ronde. Maisons soufflées, quartiers anéantis, déjà des dizaines de morts et des milliers de blessés, le bilan s’alourdira malheureusement.
Le Liban vivait une crise sans précédent ces derniers-mois, le peuple était dans la rue, réclamant plus de justice, plus de démocratie, moins de corruption. Se succédant au pouvoir depuis des décennies, les mêmes familles ont mis main basse sur le pays, son économie, en détournant l’argent public pour se constituer des fortunes dans des paradis fiscaux. Parallèlement, le peuple luttait pour sa survie, sous la menace de milices surarmées, manipulées par des puissances étrangères, soumis au jeu pervers de la géopolitique, dans un pays exsangue.
Avec la guerre à ses frontières, entre le Hezbollah et Israël d’un côté, Daech et le pouvoir syrien de l’autre et ses cohortes de migrants dans des camps, rappelant l’exode des Palestiniens en 1967, le Liban se voyait mourir.
Alors que la Turquie d’Erdogan pouvait se permettre l’abject chantage d’ouvrir les vannes de l’émigration vers l’Europe, le Liban accueillait sur son territoire les réfugiés des conflits locaux en nombre équivalent à sa propre population. Imaginez la France recevant plus de 60 millions d’exilés et vous comprendrez le malheur de ce pays.
Et le Covid, dans tout ça ? Il est vrai que cette pandémie, nouvelle peste du 21ème siècle, a tué des millions de personnes, détruit l’économie mondiale, ruiné les banques. Enfin, si l’on s’en tient à une vision apocalyptique de ce virus venu de Chine et disséminé par ses milliers de ressortissants à travers le Monde, par tous les touristes s’en retournant de l’Empire du milieu, dans le ventre des avions les transportant, sur les parois des containers fraîchement débarqués en provenance de là-bas. En un mot, les Chinois auraient utilisé l’arme de destruction massive la plus sophistiquée pour offrir à Pékin le rôle de première puissance.
Y-a-t-il une once de vérité là-dedans ? Pour ma part, je n’en sais rien, faute de preuves tangibles. Mais certains peuvent le penser, et parfois dans les plus hautes sphères de l’État. Je laisse libre court à votre imagination ainsi qu’à votre sens de l’analyse, si tant est que votre cerveau n’ait pas été lobotomisé par les médias ambiants.
D’affirmation en démenti, de vérité en mensonge, de gravité à insignifiance, nous avons été promenés tant par la presse que par nos gouvernants que nous ne savons plus ce qui est vrai ou faux. Si observer par civisme un minimum de règles de prudence semble de mise, tout en gardant un esprit rebelle, nous devons rester circonspect sur tout ce que nous entendons, sur tout ce qu’on veut nous faire accroire.
Il est tout aussi lâche de frapper jusqu’à la mort un chauffeur de bus ne voulant que rappeler le respect de certaines obligations, à commencer par valider son billet et de porter un masque, même si cela fait « chier ». Pourquoi s’en prendre à eux ? Si vous avez des c…, attaquez-vous à un autre ennemi, vous-mêmes ou faites la révolution. Les Libanais ont montré la voie, ils étaient debout dans la rue pour protester contre le gouvernement, indigne de les représenter.
Les Libanais ont enduré plus de souffrances que votre intelligence étriquée pourrait concevoir. 45 ans de chaos entre guerre civile, occupation étrangère, lutte entre les factions, terrorisme, et le Liban se relèvera. Continuez pendant ce temps à vous morfondre dans vos petites misères, à suivre non par le premier Jésus Christ qui passe, mais la première grande gueule qui titille vos soi-disant différences, la racialité ou autre connerie du même nom.