Quand les esprits s’échauffent
Canicule ! Yves Boisset en avait fait une histoire de gangsters mettant en vedette Lee Marvin, l’un des 12 salopards ou l’inoubliable Liberty Valence du film de John Ford. Nous n’avons pas eu besoin de canicule pour que s’échauffent les esprits. Le déconfinement, considéré par certains comme une libération sans conditions, risque de jeter les Français les uns contre les autres avec la bénédiction des médias. Ressortie de sa boîte de Pandore, l’exploitation du racisme et la haine de la police a fait oublier à beaucoup une dose de tempérance.
Utiliser une mort injuste outre-Atlantique afin de jouer sur la corde de la martyrologie en déterrant d’anciennes affaires, alors que le pays peine à se relever, suscite des interrogations ?
Les mauvaises réponses du gouvernement face à une grogne, dont on ne jugera pas si elle est légitime ou non, laissent pantois.
Comment un ministre de l’intérieur ayant permis l’usage de balles en caoutchouc contre des Gilets Jaunes peut se montrer aussi complaisant envers des manifestants qui, non seulement ne respectent pas les gestes de protection sanitaire, mais stigmatisent la police dans son ensemble et insultent des membres de force de l’ordre issus de l’émigration ?
De la parole à l’acte, la frontière est fragile.
Faut-il rappeler que le glorieux Amedy Coulibaly, honoré par Virginie Despentes descendante, a assassiné Clarissa Jean-Philippe, le 8 janvier 2015 à Montrouge ? Quel était le tort de cette jeune policière d’origine martiniquaise de 26 ans ? Celle d’avoir croisé la route d’un tueur, futur preneur d’otages dans l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes à Paris.
Que nos intellectuels auto-proclamés se fassent l’avocat d’assassins est une injure à la mémoire de leurs victimes.
Que dire du caillassage des véhicules de pompiers ? Lorsqu’on appelle le 15, n’est-on pas soulagé par l’arrivée des secours. Je vous laisse imaginer la douleur d’une famille au chevet d’un malade ou d’une victime d’un accident, attendant en vain le SAMU. Que penserait cette famille pleurant faute de soins la perte d’un proche parce que des barbares se réjouissaient à cibler le véhicule des urgences ayant dû rebrousser chemin ?
Que certains de nos politiciens continuent à entretenir la fibre de la victimisation des minorités pour de sombres calculs électoraux, cela ne rendra pas service à la Nation.
Détruire des symboles est devenu un acte de bravoure. Qu’il est valorisant de déboulonner une statue d’un Christophe Colomb qui, croyant atteindre Cipango (la Chine), posa le pied dans les Antilles, mais pas plus loin. Qu’il est courageux de vandaliser la statue de Colbert ou de vouloir débaptiser une rue portant son nom, lui reprochant la rédaction d’un « Code noir » dont il n’est même pas l’auteur. Traiter le lâche et de fugitif le Général de Gaulle par un groupuscule en mal de publicité est ignoble. Comme est aussi ignoble de barbouiller sa représentation.
Si la France s’est libérée du joug nazi, l’impulsion du Général de Gaulle n’y était pas étrangère. J’utilise à dessein le terme d’étrangers car la France s’est aussi libérée grâce au concours de ses émigrés et de ses apatrides. Certains sont morts pour une Patrie qui n’était pas la leur en criant « Vive la France » en tombant sous les balles du peloton d’exécution allemand.
Ils n’étaient pas Français, mais ils aimaient la France. Ils n’en tiraient aucun avantage, ni allocation, ni subsides mais respectaient les lois de ce pays. Ils avaient choisi de mourir plutôt que de vivre à genoux pour que cette jeunesse aujourd’hui vociférante et ingrate puisse jouir de la Liberté.
Alors avant de vider votre fiel, apprenez à respecter l’autre. Car l’autre, c’est vous.
À propos de l’auteur